Réunion Plate-forme Parcours Sensibles #3
Publié le 18 mars 2014 / Actualité générale
La rencontre du 11 février 2014 au FRAC Bretagne. Photo Anthony Bogas Da Costa.
Le projet Parcours Sensibles en quelques mots
En 2010, à l’occasion de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, la FNARS Bretagne a développé, en co-construction avec les Trans Musicales de Rennes, un projet appelé « Parcours Sensibles ». Au cours du développement des actions, une articulation a été rapidement trouvée avec les M.J.C. du Grand Cordel, de Cleunay et de Bréquigny à Rennes avec lesquelles Electroni[k] a développé certaines étapes de « Parcours Sensibles ». Le propos de ce dispositif est de favoriser une plus grande mixité sociale et de permettre aux personnes accompagnées par les structures de la FNARS de se familiariser avec des structures portant un projet artistique et culturel, tout au long de l’année, en étant susceptibles de les accueillir régulièrement.
Ce partenariat commun est l’occasion de favoriser une meilleure inclusion des personnes en situation de grande exclusion dans la vie de la cité et de leur offrir la possibilité de bâtir leur propre « Parcours Sensibles » à travers différentes propositions artistiques et entrées culturelles. Ils peuvent ainsi y apporter leur contribution et participation active, y développer de nouvelles pratiques valorisant leur expression et compétences, et ainsi renforcer l’accès à leurs droits fondamentaux dont fait partie intégrante la culture, au même titre que l’accès à un logement, à un emploi, et à une vie sociale riche et diversifiée.
Atelier photo à Saint-Benoît Labre – photo Anna Stevens.
Afin de garder une trace tangible de ce parcours commun, des enjeux, des interrogations et des pistes de travail qu’il suscite, l’ensemble des partenaires a souhaité réaliser un film documentaire mémoire et témoignage du projet mais également habité par les questions et les hypothèses dont chacun des acteurs et protagonistes de Parcours Sensibles a été traversé. Illustré par les actions du parcours, ce film documentaire de 55 minutes réalisé par Olivier Barbier a pour objectif de montrer comment, au travers de Parcours Sensibles, acteurs du champ social (équipes des structures de la FNARS Bretagne), du champ de l’éducation populaire (les équipes des 3 MJC rennaises), du champ culturel (les équipes d’Electroni[k] et de l’Association Trans Musicales) et les personnes en situation de grande pauvreté impliquées ont agi ensemble pour lutter contre l’exclusion.
Ce film coproduit par la FNARS Bretagne, la FRMJC Bretagne et Electroni[k] pour l’ensemble des partenaires de Parcours Sensibles a été financé par le Ministère de la Culture et de la Communication.
L’idée était de favoriser l’implication des usagers et des équipes dans une ou plusieurs propositions, ainsi que leur inscription dans des parcours individuels et collectifs de découvertes, de pratiques artistiques, de rencontres culturelles et le développement de nouveaux liens sociaux.
L’ASFAD Brocéliande au dimanche de clôture du festival Maintenant 2013 – photo Anna Stevens.
Les objectifs
Faciliter l’accès des personnes en situation d’exclusion sociale à leurs droits culturels.
Partir des compétences, des connaissances, des espaces sensibles des personnes en situation d’exclusion pour favoriser leur implication, leur expression et leur valorisation dans et au travers d’un projet artistique et culturel.
Développer l’accès des personnes et des familles en situation d’exclusion aux arts et à la culture. Favoriser par la pratique artistique, le lien parent/enfant, et leur inclusion dans de nouvelles relations sociales et culturelles.
Atelier sérigraphie avec le CCAS Kleber et La Presse Purée – photo Anna Stevens.
Valoriser le rôle de l’action culturelle comme une composante à part entière d’un parcours de réinsertion sociale, mettre en avant les compétences et les désirs de personnes en situation de grande exclusion.
Créer un espace de réflexion, d’échanges et de débat entre les acteurs de la lutte contre l’exclusion, les professionnels culturels et artistiques et ceux du champ éducatif sur l’accès aux droits culturels des personnes en situation de pauvreté et de précarité sociale.
Récapitulatif d’actions 2013-2014
De nouveaux projets sont menés tous les ans, allant de la découverte d’un lieu culturel à travers des visites ou des spectacles, à l’atelier de pratique artistique mené dans les structures sociales.
– Août 2013 : visite du festival La Route du Rock – 8 personnes
– Octobre 2013 : Dimanche Familles Electroni[k] dans le cadre du festival Maintenant 2013 au Grand Cordel Mjc – 5 personnes
– Octobre 2013 : concert aux casques à Puzzle – 10 personnes
Concert aux casques à Puzzle – photo Anna Stevens.
– Octobre 2013 : visite de l’exposition La Boîte de G&M au 4Bis, dans le cadre du festival Maintenant, avec l’ASFAD Patton et ADSAO – 20 personnes
– Octobre 2013 : visite des installations Tendencies de Zimoun aux Champs Libres et au musée des beaux arts de Rennes, avec Les Jardins du Cœur et le CCAS Kleber – 20 personnes
– Novembre 2013 : visite de l’exposition Éclairer le Monde au Grand Cordel Mjc avec les Jardins du Cœur, chantier d’insertion – 15 personnes
– Novembre 2013 : visite du Phakt – centre culturel Colombier – 5 personnes
– Décembre 2013 : exposition de fresques participatives autour du dessin à Puzzle, l’Abri, le Relais centre-ville et l’ASFAD Patton – 50 personnes
Fresques de dessins participatifs à l’Abri – photo Anna Stevens.
– Décembre 2013 : visite du musée des beaux-arts avec les Appartements de Coordination Thérapeutique Louis Guilloux – 5 personnes
– Décembre 2013 : atelier sérigraphie avec La Presse Purée au CCAS Kléber – 15 personnes
– Janvier 2014 : visite de Canal B – 12 personnes
– Février 2014 : atelier photo par Richard Louvet à ADSAO et St Benoît Labre – 15 personnes
– Février 2014 : visite de l’Opéra de Rennes, spectacle et atelier maquillage avec l’ASFAD Borcéliande – 10 personnes
– Mars 2014 : atelier de customisation par Marie Theurier avec l’ASFAD Brocéliande – 10 personnes
Les réunions Plate-forme :
Afin de partager ces expériences et d’essayer d’en initier de nouvelles, Electroni[k] réunit tous les six mois un grand nombre de professionnels du secteur social et culturel. Le but des ces rencontres appelées « Plate-forme » est d’améliorer l’interconnaissance, de favoriser la mise en contact et en réseau, de briser les préjugés des uns sur les autres et, à long terme, d’encourager le développement de nouvelles initiatives socio-culturelles auprès de ces publics qui en sont trop souvent éloignés.
Conscients que de nombreux professionnels de la culture mènent déjà ce travail depuis de nombreuses années dans et en dehors du dispositif Parcours Sensibles, nous ne souhaitons pas imposer des méthodes de travail ni un fonctionnement interne qui nous est propre. L’objectif est plus de partager les connaissances sur des structures aux rythmes et aux fonctionnements toujours différents, les réussites et les échecs des actions passées, et de sensibiliser un maximum de partenaires sur l’importance de ces projets pour les participants. Il s’agit également de faciliter les rencontres entre acteurs sociaux et culturels, et permettre ainsi l’inter-connaissance (création d’un annuaire partagé, facilitation des prises de contact…)
Les soixante-dix personnes présentes le 11 février 2014. Photo Anthony Bogas Da Costa.
La 3ème réunion Plate-forme Parcours Sensibles a donc eu lieu le 11 février 2014, au FRAC Bretagne, à Rennes.
Plus de soixante-dix personnes, professionnels des champs social et culturel, ou simples participants des actions de Parcours Sensibles sont venus y assister. Aux nombreux rennais se sont également joints des groupes de Fougères et Saint-Malo.
La matinée a été divisée en trois temps :
– un accueil commun et un rappel des grandes lignes du projet Parcours Sensibles dans l’auditorium
– un temps de tables rondes en plus petits groupes pour que chacun puisse mieux se connaître et commencer à élaborer des projets
– une visite du FRAC Bretagne
L’accueil des professionnels et participants au FRAC Bretagne, le 11 février 2014. Photo Anthony Bogas Da Costa.
Dans une volonté de mettre les personnes en situation de grande précarité ou de réinsertion sociale au cœur de ces temps d’échanges, nous leur avons proposés de prendre la parole devant l’assemblée entière et lors des tables rondes plus réduites. Il s’agissait d’expliquer leur intérêt à s’impliquer dans des projets socio-culturels.
La culture fait sens pour tous les individus, quel que soit leur parcours de vie, elle n’est ici pensée ni comme un besoin secondaire (après des besoins primaires que seraient la nourriture et le logement), ni comme un bien de consommation, mais bien comme un vecteur déterminant de la construction identitaire de chacun. Ce sont ces témoignages que nous avons pu entendre et que nous défendons avec Parcours Sensibles.
Les tables rondes du 11 février 2014. Photo Anthony Bogas Da Costa.
L’ensemble des invités avaient été informés en amont de l’objectif principal de cette rencontre : permettre d’initier concrètement de nouveaux projets de croisements entre des acteurs culturels et des structures d’action sociale. Ces temps sont mis en place afin que chacun puisse mieux connaître les autres acteurs et ainsi faire progresser l’accès à la culture des personnes en situation de grande précarité et d’exclusion.
Ainsi, au sein des tables rondes, des modérateurs étaient chargés de lancer les discussions dans ce sens. Etaient présents dans chaque table ronde : des professionnels du champs social, des professionnels du champs culturel et des personnes en situation de réinsertion sociale (ayant déjà participés à des actions ou pas encore). En commençant par un tour de table, chacun a pu présenter sa structure, son activité, ses problématiques et ses envies. Puis, il a été demandé d’expliquer quel type d’actions ou de projets il serait possible de développer : visite de lieux, visite d’exposition, rencontre avec des artistes, assister à des spectacles, des concerts, mise en place d’atelier de pratique en co-construction avec les personnes concernées. La temporalité (projet longue durée ou ponctuel) est une donnée importante à prendre en compte.
En fin de matinée, chacun connaissait mieux les personnes présentes dans son groupe et des débuts d’actions étaient envisagés. Pour autant, il est apparu que le temps imparti n’était pas suffisant pour commencer à mettre concrètement en place des projets. Chacun est donc reparti confiant, avec l’envie de poursuivre ces temps d’échange et d’élaboration.
Visite guidée du FRAC Bretagne. Photo Anthony Bogas Da Costa.
Pour finir la matinée, la visite du FRAC a permis de découvrir le lieu et de se familiariser avec ses propositions. En effet, certains invités ne connaissaient pas le lieu ni ses propositions, des idées ont donc été lancées d’organiser des visites guidées, des expositions hors les murs, etc.
Nous avons sollicités de nombreuses personnes présentes lors de cette rencontre afin de faire un point sur la Plate-forme et de pouvoir améliorer le dispositif, voici une partie de leurs retours à ce sujet :
– Ces rencontres amènent beaucoup d’échanges sur les expériences menées. La mobilisation, la diversité des professionnels présents et la qualité des échanges a été souligné.
– Le choix du lieu (FRAC) qui dispose de nombreux espaces dédiés à la réflexion et l’art a été apprécié.
– Selon les personnes présentes, les tables rondes sont « un moyen facile et convivial de se rencontrer et de prendre des contacts pour pouvoir se recontacter par la suite ». Le but est d’aider la création de réseaux. Cela prend du temps, il faut envisager ces rencontres sur des temps plus longs qu’une demi-journée.
– De nouvelles initiatives naissent grâce à ces réunions et les propositions énoncées par les participants.
– La non rotation des groupes au sein des tables-rondes ne permet pas l’échange avec les autres intervenants/participants.
– Lors de cette dernière table ronde, il a manqué un temps de mise en commun après les temps en petits groupes.
– Plusieurs participants à cette dernière table ronde souhaitent que d’autres rencontres du même type soient organisées.
– Il y a autant de préjugés venant des acteurs du champs culturel sur le champs social que l’inverse. On constate une méconnaissance réciproque des différents fonctionnements (horaires, missions, contraintes) et structurations (équipes, plannings).
Nous continuons cette démarche, une prochaine rencontre sera organisée fin 2014 dans un lieu a définir.